Choix et durées d’antibiothérapies : coqueluche chez le nourrisson, l’enfant et l’adulte : document court de juin 2024 (3 pages) qui aborde le diagnostic, le choix des molécules et la durée du traitement antibiotiques, et la gestion des cas contacts : suivre ce lien
Stratégie vaccinale contre la coqueluche des soignants (juillet 2024) : suivre ce lien
DGS Urgent : Epidémie de coqueluche (août 2024) : suivre ce lien
Nouvelles recommandations sur la prévention de la transmission de la coqueluche aux personnes à risque de forme grave (août 2024) : suivre le lien
Ces questions ont été posées lors de formations sur la thématique notamment sur le secteur de l'EMA du Mont-Saint-Michel. Certaines proviennent du bulletin INFOVAC-FRANCE de juin 2024.
Mise à jour : 28/08/2024
Le début de la contagiosité commence 48h avant le début des signes cliniques et est maximale dès le début des signes cliniques. Elle se poursuit jusqu’à 5 jours à partir de la 1 ère prise d’une antibiothérapie adaptée (3 jours si traitement par Azithromycine), mais s’étend jusqu’à 3 semaines en l’absence de traitement antibiotique.
L’immunité naturelle après une coqueluche dure environ 10 ans, plus longtemps qu’après un vaccin acellulaire (environ 5 ans).
OUI. La sérologie n’a pas de place dans le diagnostic de la coqueluche et n’est plus remboursée. Le diagnostic de certitude repose sur la PCR naso-pharyngée, seul examen remboursé.
OUI. Tous les macrolides sont efficaces contre la coqueluche. Néanmoins, la clarithromycine est à privilégier en première intention car l’azithromycine est considéré comme un antibiotique critique à fort impact écologique (sélection de mutants résistants dans les microbiotes). L’alternative en cas d’allergie aux macrolides est le cotrimoxazole.
La résistance aux macrolides est en effet décrite en Chine et en Asie du Sud-Est et reste très rare en France (3 cas documentés par le CNR depuis janvier 2024). B. pertussis est sensible in vitro à la ciprofloxacine et la doxycycline. Dans les 2 cas, il n’y a aucune étude clinique.
L’antibiothérapie permet une réduction du portage oropharyngé et de la durée de contagiosité. Elle n’a pas d’effet sur l’évolution de la maladie. L’antibiothérapie n’a pas d’intérêt au-delà de 3 semaines après le début des symptômes.
Le port du masque et le respect des gestes barrières est maintenu jusqu’à 5 jours après le début du traitement antibiotique (3 jours si Azithromycine).
Tant que le diagnostic n’est pas infirmé, l’enfant ne doit pas être en collectivité. Si le diagnostic est confirmé, la durée d’éviction est 5 jours après le début du traitement antibiotique (3 jours si Azithromycine) et de 3 semaines en l’absence de traitement antibiotique.
Le traitement prophylactique repose sur l’antibiothérapie (mêmes schémas thérapeutiques qu’en curatif). Il est à débuter rapidement.
Le dernier contact doit remonter à moins de 21 jours pour les nourrissons de moins de 11 mois non ou incomplètement vaccinés (moins de 2 doses), et à moins de 14 jours dans les autres cas.
L’antibioprophylaxie est indiquée en cas de contacts proches avec le cas index en période de contagiosité :
1. Tous les nourrissons de moins de 6 mois même si vaccinés ;
2. Les nourrissons de de 7-11 mois non ou incomplètement vaccinés (ayant reçu moins de 2 doses de vaccin coqueluche) ;
3. Les personnes fragiles (voir question précédente)
4. Les enfants et les adultes dont la dernière vaccination contre la coqueluche date de plus de 5 ans (sauf coqueluche avérée depuis moins de 10 ans) ET qui sont en contact avec des nourrissons ou des personnes fragiles listées ci-dessus en 1, 2 et 3.
La mise à jour du calendrier vaccinal avec l’administration d’un vaccin dTCaP (BOOSTRIXTETRA et REPEVAX) est fortement conseillée chez les cas contacts.
La prévention du risque infectieux repose sur les précautions « gouttelettes » : port du masque à usage médical (masque « chirurgical ») pour la prise en charge du patient (avec hygiène des mains par SHA lors du retrait du masque). Si le patient est hospitalisé, il est accueilli en chambre seule.
Oui, le patient, dans sa phase de contagiosité, porte un masque (s’il le peut) lors des contacts avec d’autres personnes dans sa chambre, et lorsqu’il sort de sa chambre.
Les précautions gouttelettes sont maintenus jusqu’à 5 jours après le début du traitement antibiotique (3 jours si Azithromycine).
Oui !!! Certes la vaccination maternelle est très efficace (85-90%) mais pas totalement et la coqueluche du nouveau-né et du petit nourrisson est grave : il faut courir le minimum de risque.
Non !!! ce n’est pas indispensable et plus recommandé. La vaccination maternelle est bien plus efficace (85-90%) que le cocooning (au mieux 50%). Néanmoins, il faut profiter pour mettre à jour le calendrier vaccinal de toute famille.
Excellente !!!! Il existe de très nombreuses études démontrant l’innocuité et l’efficacité de ces vaccins sur la prévention des coqueluches précoces. En Angleterre, (Amirhalingam Clin Infect Dis 2016), 3 ans après l’implémentation de cette vaccination chez la femme enceinte, son efficacité vis à vis de la coqueluche du petit nourrisson est estimée à 91% (IC95% 88-94) et à 95% (IC 79%-100%) pour les décès. Aux États-Unis, 2 études (Winter K Clin Infect Dis 2016) montrent que d’une part, la vaccination entre la 27ème et la 36ème semaine de grossesse est 85% plus efficace que celle réalisée dans les 14 jours suivant l’accouchement, et que d’autre part, en cas de coqueluche survenant chez des enfants de mères vaccinées, celle-ci est moins sévère, les enfants sont moins souvent hospitalisés, avec des durées d’hospitalisation plus courtes et qu’aucun de ces enfants n’a été intubé ou n’est décédé.
Une large étude européenne répond à cette question pour les formes hospitalisées : 48 % (IC 95%: 5-71) pour une dose et 76 % (IC 95%: 43-90) pour 2 doses.
Non !!! La durée moyenne de protection des vaccins acellulaires (environ 5 ans) est plus courte que celle induite par la maladie naturelle (environ 10 ans) et chez certains patients, elle est plus courte. De plus, si les vaccins acellulaires sont très efficaces dans la prévention de la coqueluche maladie à court terme (80 à 90 %) l’efficacité sur le portage et la contagion est moins bonne que n’est la maladie coqueluche et que n’étaient les vaccins entiers.
La vaccination de l'entourage d'un sujet atteint de coqueluche est proposée dans les recommandations françaises pour compléter la prophylaxie par macrolide (pierre angulaire de la prophylaxie des cas contacts) : en effet, on peut avoir, dans l'entourage, une autre personne en incubation qui serait susceptible de relancer la transmission après la protection transitoire conférée par l’antibioprophylaxie... La vaccination est donc recommandée à tous les contacts.
Il n’existe pas de réelle recommandation concernant ce point. Le rappel vaccinal pourrait être réalisé théoriquement sans délai mais le risque d’effets indésirables (généraux et au point d’injection) peut être plus important dans les suites d’une coqueluche. Par ailleurs, la maladie immunise fortement pour 3 ans (maximum 10 ans) mais le rappel DTP doit être réalisé.
Nous vous proposons en tant qu’infectiologues de réaliser le rappel vaccinal par DTPc dans un délai de 3 mois en prévenant les parents des signes généraux.