Normantibio : pour qui ? pour quoi ? Généralement bien tolérée et de durée limitée, la prescription d’antibiotiques a été longtemps banalisée. Il est maintenant démontré que toute administration a un impact potentiel sur les flores microbiennes de l’individu traité, s’étendant également à la flore environnementale et à celle d’autres individus. L’impact est toutefois nettement variable selon les molécules (voir l’éditorial ci-dessous sur les antibiotiques critiques). L’épidémiologie de l’antibiorésistance s’en trouve changée, y compris chez les bactéries responsables d’infections banales. C’est ainsi que les recommandations d’antibiothérapie prennent en compte ce nouvel enjeu. Ces recommandations sont accessibles en ligne via de nombreux sites (exemple : Antibioclic) ou applications (exemple : Popi), ce qui facilite l’utilisation immédiate de recommandations actualisées. En contactant un infectiologue senior de Normantibio, il vous est possible de discuter d’une situation diagnostique ou thérapeutique difficile ou inhabituelle. Ainsi, au cours des 3 dernières années, Normantibio a donné plus de 4500 avis, dont 2/3 provenant de médecins libéraux. Ces avis concernaient un traitement antibiotique dans 85% des cas et ont impacté le choix de la molécule prescrite ou la façon de la prescrire. Dans d’autres cas, la discussion a identifié le besoin d’aller plus loin dans le bilan ou le diagnostic. L’infectiologue a alors pu orienter vers la consultation adaptée au plus proche du domicile du patient. Outre le conseil téléphonique, Normantibio développe d’autres actions de bon usage des antibiotiques : EPU, audits, proposition d’outils d’aide à une meilleure prescription. Les établissements de soins publics ou privés, les cabinets de groupe, les PSLA se prêtent particulièrement à de tels projets. Appelez-nous pour vos patients, mais appelez-nous aussi pour discuter d’autres actions de bon usage des antibiotiques! En espérant que cette première newsletter réponde à vos attentes, l’équipe de NormAntibio vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année. Pr Renaud VERDON -CHU de Caen Cystite : haro sur les « antibiotiques critiques » C3G, fluoroquinolones et amoxicilline - acide clavulanique ! Limiter au maximum du possible la prescription de C3G, de fluoroquinolones et d’amoxicilline - acide clavulanique est une des priorités nationales, ces « antibiotiques critiques » étant particulièrement générateurs de résistance, notamment dans la flore digestive. L’épargne en est particulièrement aisée dans le traitement des différentes formes de cystites du fait d’alternatives bien davantage écologiques : fosfomycine-trométamol, pivmécillinam, nitrofurantoïne, et dans une moindre mesure triméthoprime. Le choix antibiotique doit évidemment intégrer aussi la toxicité conventionnelle, avec à cet égard un net désavantage à la nitrofurantoïne (à bannir à jamais dans les traitements au long cours, qu’ils soient quotidiens ou séquentiels). De tout ceci découlent les toutes dernières recommandations nationales, synthétisées dans cette lettre en une fiche mémo : les antibiotiques critiques n’y ont quasiment plus de place. Maints médecins normands ont déjà adapté leurs prescription, ainsi que le montre l’analyse des consommations antibiotiques régionales. Pour autant il reste une marge de progrès, en particulier pour abandonner les fluoroquinolones, si précieuses dans tant d’autres pathologies (à commencer par les pyélonéphrites et prostatites à souche sensible) qu’il ne faut pas les galvauder là. L’écosystème normand compte sur nous, prescripteurs d’antibiotiques en ville ou en établissement de santé ! Pr François CARON - CHU de Rouen |